01. Je ne me souviens pas de ma mère. C'est genre horrible, non? Qu'une fille ne sache pas à quoi ressemble sa propre mère, celle qui l'a mise au monde. Pourtant c'est bien le cas. Je ne peux pas, à l'inverse de mon frère, me souvenir de ce à quoi elle ressemblait, de son rire ou encore de la manière dont elle faisait la cuisine. Je ne me souviens pas des histoires qu'elle m'as raconté pour m'endormir, ou des chansons qu'elle m'as chanté. Je ne me souviens pas de ses étreintes qui savaient me calmer lorsque je pleurais. Tout ces souvenirs se sont enfuis de ma mémoire quand j'ai grandi: Ils sont morts en même temps qu'elle, l'année de mes trois ans. En fait, les seules preuves que j'ai aujourd'hui de son existence, c'est ce que me raconte mon frère. Je vis ses souvenirs à travers lui, toujours. Sinon aucun moyen de savoir quelle était sa chanson préférée, quelle fleur elle adorait que notre père lui offre, quel film la faisait pleurer ou quelle histoire la faisait rire. Lorsqu'on me parle d'elle, je n'ai pas l'impression que c'est quelqu'un que j'ai connu, mais celle d'essayer vainement de connaître une étrangère. Une inconnue. Pourtant malgré moi, j'aime ma mère, et j'adore les souvenirs qu'elle a laissé derrière elle en mourant. Bien que je préférerais mille fois qu'elle soit restée à nos côtés, en savoir déjà si peu me console et m'apaise. C'est comme si elle était là et qu'elle veillait sur nous tout de même. Et sa "présence", qu'elle soit réelle ou non, est la bienvenue vu les emmerdes qui n'ont pas cessé de nous poursuivre depuis mon enfance.
Après la mort de maman, notre père est tombé bien bas. Personnellement, j'étais trop jeune pour comprendre à l'époque et c'est mon frère Kyran qui a été obligé de porter ce qu'il restait de notre famille à bout de bras. Mais merde, il n'était qu'un gosse pourtant. Mais il nous a tous sauvés, je crois: Moi la première. Frère, meilleur ami, modèle. Il a toujours été tant de choses pour moi depuis si longtemps. Puis peu de temps après l'enterrement, nous avons dit au revoir à Phoenix, notre ville natale, pour suivre notre père qui semblait ne plus supporter vivre dans notre maison. Il voulait tirer un trait sur tout ça et recommencer:
Alors voilà, adieu Phoenix et bonjour Kansas City.02.Je ne peux pas dire que j'ai eu une enfance merdique ou malheureuse, tout simplement parce que ce n'est pas le cas. Au contraire, j'ai bien grandi, on m'as transmis des valeurs ainsi que le respect que l'on doit vouer aux autres ainsi qu'aux règles et aux lois. Et alors que notre cher père était souvent aux abonnés absent -et finalement ce n'était peut-être pas plus mal, vu la loque humaine qu'il était devenu après avoir perdu notre mère-, Kyran était là. Il l'a toujours été et le sera très certainement jusqu'à ce que l'un de nous deux passe l'arme à gauche. Il était celui qui me rassurait quand j'avais peur, qui me serrais dans ses bras lorsque je faisais un cauchemar, qui me félicitait quand je ramenais des bonnes notes et qui m’engueulais royalement lorsque j'osais faire une connerie. Oui quand notre père n'était pas là, Kyran prenait toujours son rôle de grand frère très au sérieux, quitte à parfois dépasser les bornes: Et encore aujourd'hui, alors que le monde entier semble foutre le camp, il n'a pas changé.
03.Lorsqu'on m'as annoncé que j'étais malade, j'allais avoir quatorze ans. C'était une semaine avant mon anniversaire en fait. Une simple prise de sang toute bête avait révélé ma leucémie. Je me souviens comme si c'était hier de la tronche du médecin lorsqu'il m'as reçue dans son bureau pour me donner les résultats des tests. Dès que je l'ai vu, j'ai su que quelque chose clochait. Alors que j'avais fat une simple prise de sang pour un test de routine, on avait réussi à me trouver une foutue maladie. Incurable, évidemment comme si ce n'était pas déjà assez chiant. L'air désolé pour moi, le médecin m'as annoncé que ma leucémie avait été trouvée trop tard: que non seulement ce n'est pas une maladie facile à déceler, mais qu'en plus elle s'étend très vite. Génial, pas vrai? Cinq à sept ans...Voilà le temps qu'il me restait en gros. Techniquement, je n'allais rien pouvoir vivre de très intense. Je n'allais même pas atteindre la moitié de ma vie. Peut-être même pas la majorité. Sur le coup, je n'ai rien dit et c'est lorsque je suis rentrée chez moi que j'ai craqué. En voyant cette photo de mon frère et moi, prise le jour de mon entrée au collège. J'ai pensé à lui, qui va être seul en compagnie de notre père lorsque moi je partirais à mon tour. Alors oui, j'ai craqué. J'ai flippé complètement: Pas de mourir, mais de le laisser. De toute lâcher derrière moi comme ma mère l'avait fait quelques années auparavant. Est-ce que mon père supporterait tout ça? Ou pire, est-ce que Kyran le supporterait? En regardant cette photo, je me suis sentie tellement mal, tellement en colère que j'ai poussé un hurlement à m'en faire exploser les cordes vocales. Les larmes ont brûlé mes yeux et mon coeur a semblé vouloir battre un record de vitesse.
J'ai mis longtemps à me calmer. A relativiser. Ma maladie rendrait Kyran plus fragile et plus faible moralement, je le savais. Alors cette fois-ci, c'était mon tour de paraître plus mature, plus déterminée et plus forte. J'allais l'être non seulement pour lui, mais pour moi aussi, parce que j'avais besoin à l'époque de croire que je passerais les sept ans les doigts dans le nez et qu'avec un peu de chance, je pourrais peut-être aller jusqu'à huit...ou même dix ans, pourquoi pas?
Alors une fois mon frère à la maison, il restait muet et sa peau avait pâli. Il n'était clairement pas bien, comme si j'allais déjà mourir quelques secondes plus tard là, juste devant ses yeux. Hors il n'en était pas question! Alors j'ai fais comme d'habitude: Je lui ai sourit et je l'ai rassuré. Mes jours étaient certes comptés, mais justement c'était la raison qui faisait qu'il ne fallait pas les gâcher ou les passer à penser à la mort. N'avoir que ça en tête nous aurait détruits tous les deux, c'était évident.
Et puis la leucémie a été mise de côté. Pas oubliée, mais rangée dans un coin de notre tête.04.Je crois que les années que j'ai préféré ont été celles que j'ai passé au lycée. A Kansas City, j'avais réussi à me créer une bande d'amis géniale et solide, je riais bien et profitais de la vie bêtement: Comme le ferait n'importe quel adolescent quoi. C'est là bas, bien cachée, que j'ai fumé pour la première fois, que j'ai embrassé pour la première fois un garçon...Ouais, c'était pas mal. Cette époque là me manque aujourd'hui, bien que j'adore le fait d'avoir grandi depuis et d'être plus mature. Mais i je grandissais, mon frère aussi et lui avançais plus vite que moi évidemment. Le moment où il m'as présenté Ebony, j'ai eu envie de la frapper et de lui cracher au visage. J'ai eu envie d'envoyer balader royalement cette fille qui avait osé mettre le grappin sur mon frère.
Mon frère. J'étais possessive et jalouse à cette époque, aveuglée par la frayeur que je ressentais en pensant qu'un jour Kyran pourrait m'abandonner. Mais ça ne s'est pas fait. Bien qu'il ait eu une petite amie, son comportement envers moi ne changeait pas au contraire: Puis il avait l'air heureux. Alors un jour, j'ai cessé d'être hostile et j'ai essayé d'apprendre à connaître Ebony.
Ouais, elle n'était pas si mal.05.Puis Ebony est morte, de même que mon père. Le même jours. Peut-être bien au même moment, qui sait? En tout cas à ce moment là, Kyran était sorti avec notre père, me laissant seule avec Ebony. Entre elle et moi tout allait mieux. Et je pense que le fait d'être entouré par nos anciens voisins et amis devenus des zombies à cause d'un virus mortel y avait contribué, je crois! Dans la maison, on se sentait en sécurité. Ebony paraissait inquiète, en train de tourner en rond. Oui moi non plus je n'aimais pas savoir que les deux seules personnes de ma famille encore de ce monde étaient là dehors, constamment menacés de tomber sur des morts vivants...mais qu'est-ce qu'on pouvait faire d'autre qu'attendre ici? Leur courir après alors qu'ils nous avaient fait promettre de ne pas bouger d'un pouce? Alors j'ai essayer de la consoler, de lui faire voir les choses autrement. Mon frère a toujours été intelligent et débrouillard, fort: Il allait s'en sortir là dehors, c'était obligé.
Lorsque je l'ai entendue crier, j'étais dans la cuisine en train de nous servir deux verres de soda. Ce n'était pas un cri puissant, mais assez pour que je comprenne que nous n'étions pas seules dans la maison et que tout allait certainement très mal finir. Et soudain, le temps que je rejoigne le salon, les cris s'étaient arrêtés. Je n'entendais plus rien sinon un bruit écœurant de chair que l'on déchire. Des râles propres aux zombies également. Et celui là était absolument horrible et repoussant. L'odeur me donna la nausée mais ce qui me choqua le plus, c'était de le voir prendre Ebony pour son dîner. Ebony qui était allongée là, les yeux grands ouverts et la bouche formant un "o" parfait: Rictus effrayé qu'elle garderait maintenant à jamais.
Et j'ai hurlé. J'ai hurlé comme je n'ai jamais hurlé. J'ai hurlé de colère, de peur et de rage, d'indignation. J'ai hurlé d'effroi, de surprise. Mon cri avait fait trembler les murs et avait eu pour effet de prévenir le mort vivant de ma présence. Il s'était alors tourné vers moi d'une manière horriblement morbide avant de se relever lentement. Ma voix s'est alors bloquée dans ma gorge tandis que je reculait au fur et à mesure où il avançait. Mais bientôt, mon dos rentrait en collision avec le mur le plus proches et là, je pense pas avoir jamais eu aussi peur de ma vie. La perte de ma mère, le déménagement, la maladie, perdre mon frère: Rien de toutes ses angoisses n'était comparables à celle que j'ai vécu à ce moment là. Je me suis sentie perdue, déjà morte aux côtés de Ebony.
Mais en l'espace d'un battement de cils, le zombie avait disparu de mon champ de vision, abattu par Kyran. Il était seul et c'était seul qu'il était rentré. J'ai tout de suite compris que je ne reverrais jamais mon père. Mon frère et moi avons encore perdu deux proches ce jour là. Kyran a été le seul à craquer et pour une fois dans ma vie, j'ait été celle qui l'avait soutenu. A mon tour d'être son point de repère, celle qui l'aide à se relever alors qu'il venait de chuter...
06.La vie après tout ça a été plutôt mouvementée. Nous avons passé des mois et des mois errer, allant de maisons en maisons, changeant constamment d'endroits. Plus rien de ce que nous connaissions n'existait et c'était flippant. Horriblement flippant. Dans notre malheur nous avons essayé de faire partie d'une sorte de clan qui s'était monté après le virus: Mais nous avons vite déchanté lorsque nous avons su qu'ils comptaient se servir de moi pour donner naissance à des bébés pour que la "race humaine ne disparaisse pas". Très peu pour moi, surtout sachant que j'étais malade. Rien qu'une grossesse aurait peut-être pu me tuer, qui sait? Et puis même, non seulement j'tais trop jeune, mais en plus il faudrait vraiment être taré pour vouloir mettre au monde des enfants dans de telles conditions! Bref, grâce à l'intelligence et à la fourberie de mon frère, nous avons réussi à nous tirer. Et puis nous avons repris là où nous nous en étions arrêtés.
Aujourd'hui, tout est plus stable. Enfin, aussi stable que peut l'être une situation dans un cas de force majeur comme celui-ci. Techniquement, il ne me reste plus énormément de temps. Mon corps arrive encore à suivre le rythme et je ne suis pas encore faible, mais je redoute de passer le cap des sept ans de ma maladie, alors que ça fait un bout de temps que je ne reçois plus le moindre traitement pour m'aider. Le temps m'est compté et plus ça se rapproche, plus j'ai peur. Alors je me prépare et j'essaie de me détacher un peu de Kyran: Plus je mettrais de distance entre lui et moi, mieux ce sera. Après tout, peut-être que si nous ne sommes plus si proches, il arrivera à surmonter ma mort un peu mieux.
Quoi, on peut toujours espérer, non?lily
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sors-tu de ta petite cervelle + () je suis fabriqué made in mon imagination () je suis un joli pv (
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pour rentrer le mot de passe, non c'est une blague + 17, Kaylee WALKER
maintenant tu peux te lâcher tout est permis +
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