go to hell, AJ ! Age vingt-cinq ans.∞
Lieu de Naissance Little Rock, Arkansas. ∞
Nationalité américaine. ∞
Situation amoureuse Ça, c'est marrant. Célibataire. ∞
Métier avant la catastrophe lieutenant dans l'armée de terre. ∞
Caractère Elle est brillante, bornée, chiante, imprévisible, impulsive et névrosée, mais elle a un grand respect des valeurs humaines ainsi que du code d'honneur de l'armée. Si on sait comment s'y prendre, on parvient à la mater, du moins si on survit à l'exercice. ∞
Camp de survie // ∞
Groupe We'll survive alone against the walkers. ∞ elle a été élevée dans une famille où on était militaires de père en fils, et à défaut d'avoir un petit Wilkes, c'est Aine qui a perpétré - avec une fierté évidente - la lignée ∞ Son prénom est celtique et se prononce Onya, en honneur aux ascendances de sa mère en Irlande ∞ Elle a déjà été amoureuse une fois, mais l'idée que cela se reproduise lui fait l'effet d'une douche froide. Avec raison, Aine est maniaque du contrôle et ne sait manifestement pas comment se préserver ∞ L'idée de tuer ne l'a jamais vraiment effrayé, mais son premier Rôdeur connu lui a donné la nausée: en effet, il s'agissait de la petite voisine de palier âgée d'une dizaine d'années ∞ Elle n'aime pas les surprises, et se montre parfois si tranchante que ça donne envie de lui balancer son point dans la gueule ∞ Elle a horreur de tout vêtement féminin, se complaisant plutôt dans des t-shirt, jeans et boots de combat ∞ Sa mère était très à cheval sur la nécessité de connaître les bonnes manières, Aine excelle donc dans le savoir-vivre et faire, bien que cela lui soit peu utile vu l'état actuel de la société ∞ Son père n'a pas survécu bien longtemps, atteint d'un trouble cardiaque l’essoufflant au moindre effort. Ça lui a donné l'impression qu'on ouvrait sa cage thoracique à main nue et à froid, mais elle lui a offert ce qu'il voulait: une sortie en beauté, fusils et grenade en main, une fin épique pour un homme exceptionnel.
save my life, please !Certaines gamines jouent aux poupées, coupent les cheveux de leur Barbie ou encore convoite jalousement le maquillage de leur maman. Ce n'était pas mon cas. Je me suis mise à porter les plaques de mon grand-père quand j'ai eu l'âge pour en comprendre la valeur inestimable, on m'offrait des petits camions et des blocs à assembler afin de me changer les idées. Je n'ai jamais eu la coeur d'une petite fille, sans jamais comprendre pourquoi. Ça a brisé le coeur de ma mère, en fait, de me voir repousser les services de thé et courir après les fusils à l'eau des jeunes du quartier. Elle aurait du savoir que dans le sang des Wilkes, il y a du sang de soldat, du sang de guerrier. Pourtant l'enfance est bien loin maintenant, comme cette période bénie où ma mère me réprimandait pour un comportement inadéquat et mon père couvrait mes conneries en balançant simplement que c'était un truc normal pour une jeune fille d'expérimenter ce genre de choses. Je viens d'enfoncer le crâne d'une vieille femme d'à peu près cent ans sur le trottoir, lui faisant exploser la mâchoire au passage, éclaboussant mes pantalons noirs et sa robe ample bleue et jaune de ce sang visqueux et purulent qui émane de sa cervelle en bouillie. Je n'en tire aucun plaisir, mais ça ne me déplait pas non plus. Je nettoie grossièrement la tache de sang avec ce que j'ai sur les jambes, grimaçant sans réellement broncher. C'est le quotidien, ça, maintenant. Beaucoup moins noble que sur les champs de bataille, mais la Mort rôde tout près de la même façon. Le terrain de jeu? Les rues de Bismarck. Les adversaires? Les infectés contre le genre humain, pour le peu qu'il en reste.
C'est la nuit noire, et j'ai passé la journée à rendre justice à cette petite maison pittoresque en la transformant en bunker anti Marcheurs. Ça aura pas été vain, il y a une bande de saloperies qui rôdent dans les alentours afin de bouffer un tartare d'humains frais, pour une fois. Ils se font de plus en plus rares, car ceux qui étaient les moins futés sont digérés depuis un bon moment déjà. Le problème en prenant l'autoroute, c'est qu'il y a peu d'endroits pour se poser, considérant que la menace est partout, même quand on est pas en pleine métropole. J'entends un mec gémir et sangloter au rez-de-chaussée. Sa femme avait été mordue à même les côtes, rien ne pouvait la sauver. Il avait pas le culot de la quitter, alors je suis intervenue. En remerciement, on m'a explosé la lèvre. Quel enfoiré. N'en reste pas moins qu'il m'a suivit jusqu'ici, le temps de reprendre ses esprits et de s'armer pour survivre dehors, lui aussi. C'est la désillusion des derniers déments qui nient l'ampleur de la catastrophe. Je ne me ralentirai pas pour un homme faible, pas de constitution, mais de coeur. Il s'épanche en bas, et je remercie le Seigneur dans un discours silencieux qui se conclut pas un sourire, une fois les yeux de nouveau ouverts. Une baignoire, du savon et un shampooing. Des denrées rares, précieuses à la manière dont l'était les pierres précieuses il y a de cela pas si longtemps. Je retire mes vêtements, ignore les jérémiades venant d'en bas, et me plonge dans un bain presque chaud. La félicité. J'ai le pistolet à portée de main, bien entendu, mais je me sens étonnamment apaisée, oubliant un peu le monde extérieur pour rêvasser, un truc que je ne me permets pas souvent. Je repense à mon père, ma mère, à mon cousin qui réside dans les environs de Bismarck. Je pense à mon unité, à mon déploiement au Moyen-Orient, à mes compagnons de fortune. Je ne me rappelle plus ce que c'est de penser à un moment d'accalmie, de paix, où il n'y a ni conflit ni guerre. Le sang, ici comme ailleurs, fait partie du quotidien. Tant celui de nos alliés que de nos ennemis. On y perd femme, mari, enfants et amis à une mort purulente et meurtrière, où les faciès minois deviennent des tronches de cake. On en est rendu là, mais pour l'instant, je n'en ai cure. Je me prélasse, contracte mes muscles fatiguées, repose mes paupières qui brûlent, ça fait un bien fou, insoupçonné, et il n'aurait manqué qu'un match de foot à la télé pour compléter cette cure de Jouvence. En effet, le monde actuel donne l'impression d'accuser dix ans de plus. Les cernes, les cicatrices, les dommages à l'esprit et à la raison, bref, c'est pas rien.
J'aiguise mon couteau, puis l'essuie avec un chiffon improvisé imbibé d'eau du ruisseau pas trop loin. J'ai du me faire à l'idée de me coltiner ce poids à ma botte jusqu'à maintenant, mais ça commence à faire. Je ne suis pas un être extrêmement social, et malgré tout, la solitude se fait parfois pesante et il n'est clairement pas le genre de réconfort auquel j'aspire quand je pense à me changer les idées. Démoli par ma façon d'en finir avec sa femme, dont il marmonne le nom continuellement en dormant, furieux de me voir aussi impassible et insensible sur le sujet. Il croit que je ne sais pas ce que ça fait de perdre quelqu'un qu'on aime, il serait bien démonté si je l'avisais que j'ai observé mon père crever à la kamikaze pour assouvir sa dernière volonté. Cela dit, je n'ai pas suffisamment de considération pour le type pour lui octroyer tant de confidences. Ce que je pense vraiment, je le garde pour moi, mais débiter des conneries ou des mots d'esprit, ça, je ne me gêne pas
« Ça commence à faire, je commence à ressentir les premiers pincements de culpabilité là ». Il redresse la tête, me dévisage. Je sens que la crosse de son pistolet l'interpelle de me le foutre sur la tempe et attendre que je me fasse dévorer à mon tour, suite de quoi il ne me donnera pas la satisfaction de me descendre pour éviter l'inévitable dans ces cas-là. J'en souris rien que d'y penser. Il a beau avoir les airs de gros dur, j'en ai foutu au sol des plus imposants que ça
« La ferme Wilkes ». Je lâche mon couteau, étire le bras pour attraper une flasque contenant du vin coupé à l'eau. Ça permet de se réchauffer un peu sans être complètement patraque. J'aurais soif de compagnie, mais ni la sienne ni celles des Marcheurs qui me permettent de tromper l'ennui et les pulsions humaines qui s'intensifie avec la rareté des instants où je m'y abandonne. J'essuie ma bouche avec le revers de la manche de ma veste, soupire et me redresse
« Hormis m'obliger à rassembler suffisamment de nourriture pour complaire ton estomac titanesque, rappelle-moi pourquoi je continue de te laisser être mon ombre ? ». Il relève la tête, caressant toujours du bout des doigts la crosse de son arme, mais affublé d'un sourire étrange, troublant
« Parce que tu en as marre d'être seule ». Je reste tétanisée, contractant la mâchoire et plissant les yeux avec une envie folle de me montrer venimeuse et odieuse, mais rien ne me vient. Il n'a pas tord, il n'est pas la compagnie que je recherche - à moins qu'on me rende mon père ou une réplique bien vivante de Kurt Cobain - mais mieux vaut ça que rien du tout. Je ne lui offre pas le plaisir d'être véhémente, ni d'acquiescer à ses propos. Je me lève brusquement, mes cheveux dévorant mon visage grâce au vent, ce qui camoufle l'expression qui affuble mes traits
« On crève toujours seuls au final, tu sais. Allez, on y va ».