Kansas City. Il y a quelques mois encore la densité de la population était de 583 habitants par km2. Aujourd'hui les spots publicitaires n'éclairent plus qu'un vaste champ de ruines déshumanisé.

Nous n'avons aucun moyen de communiquer avec l'extérieur. Que se passe t-il de l'autre côté de l'océan ? Nous ne pouvons que supposer... Grignoter chaque miette d'espoir comme une horde de rats d'égouts prêts à s'entretuer. Chaque jour est un nouveau combat contre l'angoisse, la faim, l'instinct viscéral de se foutre en l'air... Les dollars ne valent plus rien. L'anarchie domine cette arène jonchée de cadavres, ce tombeau terrestre qui ensevelit nos rêves et torture nos convictions. Jour après jour il faut se battre, courir, tuer... Ne jamais trébucher, ne jamais lâcher prise. Nous dansons notre dernière danse, ultime valse macabre et sanglante qui nous déshumanise seconde après seconde.

L'apocalypse zombie : réalité terre à terre qui asphyxie la morale, cauchemar pervers, putride,  décadent. Nous ne sommes que de vulgaires corniauds sur l'autoroute de l'abattoir. Les bouffeurs de cervelle peuplent chaque parcelle de ce décor délavé, humant le parfum de notre sueur qui transpire par toutes les pores de notre peau. La peur est notre unique maîtresse, l'alliée sadique qui nous force à combattre l'évidence. Nous sommes game over.