Nicotine

Kyran & Ombeline.

Les cigarettes ont au moins le charme de vous laisser inassouvi.

Elle lui caressait les cheveux, il sentait sa main douce courir sur son crâne avec douceur et ses longs cheveux blonds lui chatouiller la nuque. Il sentait son parfum, un mélange de rose et coquelicot qui l'avait bercé toute son enfance. Sa voix douce lui murmurait des choses qu'il ne comprenait pas et qu'il n'avait pas besoin de comprendre. Sa voix seule lui suffisait. Il se sentait bien, bien mieux qu'il ne s'était sentit depuis longtemps. Il se retourna pour voir son visage, et le sourire qu'elle avait sans aucun doute sur lèvres mais lorsqu'il voulu la voir, elle avait disparu.
Un hurlement à couper le souffle résonna alors dans l'air. Kyran se réveilla en sursaut et sa main se serra violemment sur le manche de son couteau de chasse qu'il avait caché sous son oreiller pour dormir. Le hurlement résonnait dans chaque recoin du tunnel. Le genre de hurlement qui donne des frissons, dans lequel on sent la peur effroyable de quelque chose. Kyran jeta un rapide coup d'oeil sur sa soeur qui avait été réveillée elle aussi, lui fit signe de ne pas bouger et se leva de son lit de fortune dans un mouvement rapide. Il se mit à courir comme il courait rarement, slalomant dans les tunnel en direction du cri. Il poussa, tira, percuta des gens qui restaient pétrifiés face à un cri comme celui-là et arriva finalement dans la "chambre" d'une jeune femme. Quelques hommes étaient arrivés avant lui, tuant le rôdeur qui avait fait peur à tout le monde. Malheureusement, un homme d'une soixantaine d'années présentait une morsure sanguinolente sur l'avant-bras gauche. La jeune femme pleurait à chaude larme. Les hommes discutaient pour savoir s'il fallait l'achever ou pas. Kyran ne voulait en aucun cas s'en mêler. Rester en dehors des problèmes des autres était un des meilleurs moyens de ne pas s'en attirer soi-même. Il s'approcha cependant du vieil homme qui murmurait quelque chose sans que personne ne l'entende ou ne l'écoute. Une cigarette. Donne moi une cigarette, petit. Malheureusement, Kyran n'en avait plus bien que lui-même était fumeur depuis plus d'un an. Les cigarettes se faisaient rares, celles qui étaient très rarement récupérées pendant les expéditions se vendaient à prix d'or dans un espèce de trafic malsain. Kyran se releva en serrant les dents. Il jeta un oeil sur les hommes qui délibéraient toujours, fit un signe de tête au grand-père et repartit à grands pas vers le bout de tunnel qui avait été attribué à Kaylee et lui. Celle-ci l'attendait sur ce qui lui servait de lit en se faisant une tresse. Elle s'était habillée et était toujours aussi rayonnante. Il esquissa un petit sourire en la voyant et elle le lui rendit en version extra-large.
Il commenca à rassembler ses affaires, un sac à dos, son couteau de chasse, son Baikal et une petite dague droite qu'il avait pu récupérer depuis l'épidémie. Sa soeur fronça les sourcils. Tu vas en expé ? Toi ? Il s'arrêta dans ce qu'il faisait pour la regarder en souriant à nouveau. Il écarta les bras. Et en quoi c'est si surprenant ? Je suis assez débrouillard pour aller en expédition, tu crois pas ? Elle bougonna un petit oui avant de partir voir les autres adolescents qui étaient au refuge avec nous. Elle recommanda à Kyran d'être prudent et l'embrassa sur la joue avant de disparaître. Celui-ci récupéra ses affaires et partit d'un pas décidé vers ce que je pensais être l'est. Plus il sortirait des tunnels vers l'est et moins de chemin il aurait à parcourir en surface avant d'atteindre le bureau de tabac où il avait l'intention d'aller. Il fit vaguement attention à ce que personne ne le remarque et se retourna plusieurs fois tandis qu'il marchait. Il avait finit par virer à moitié paranoïaque et avec tous les zombies qui traînaient partout, on ne pouvait pas réellement lui en vouloir de se méfier de tout et de tout le monde. Il finit par arriver à la station la plus proche des boutiques. Elle était gardée par un tas de meubles empilés les uns sur les autres. Kyran soupira. Il allait devoir déménager une brocante avant de pouvoir enfin sortir discrètement. Il entreprit de bouger les meubles en utilisant le moins d'énergie possible, ce qui n'était pas la technique la plus discrète du monde mais au point où il en était, il n'en avait rien à faire. Il dégagea un petit passage permettant d'ouvrir la porte juste assez grand pour qu'il passe. Il sortit furtivement, couteau de chasse en main et fusil en bandoulière, prêt à tuer comme à chaque fois qu'on sortait. Il scrutait nerveusement les alentours et repéra quelques zombies à la porte du bureau de tabac. Bordel de chiottes. Il grogna en gromellant dans sa barbe. Il s'approcha doucement des zombies qui se retournèrent. Ils étaient trois. Il projeta son bras vers le premier et lui planta son couteau dans l'oeil jusqu'à la garde. Il décrivit ensuite un arc de cercle vers le deuxième et lui trancha la gorge. Le dernier l'attrapa par derrière, il lui balança son coude dans la figure et se retourna. Il lui enfonça son couteau sous le menton et le fit remonter le plus haut possible jusqu'à ce que le zombie ne s'écroule. Il remarqua alors une femme qui avait regardé toute la scène et s'était visiblement approchée pour l'aider lorsqu'elle avait vu le dernier zombie se jeter dangereusement sur lui. Ombeline ? demanda-t-il hors d'haleine. Il était évident que la jeune femme l'avait suivi jusque là, il lui lança un regard interrogateur en essuyant son couteau sur sa jambe. Il vit du coin de l'oeil des zombie s'engouffrer dans la rue, sans doute attirés par le bruit du combat. Il attrapa la belle femme par le bras et l'attira vers le bureau de tabac. Il ouvrit la porte vitrée et la poussa de force à l'intérieur. Entre là-dedans avant qu'on se fasse attaquer par une armée de morts, et j'aimerais beaucoup que tu m'expliques ce que tu fous là.  

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« Les yeux fermés, Ombeline réfléchissait à plusieurs choses en même temps. Devait-elle aller aider l'autre limier Sergeï pendant son expédition au garage ou non ? Devait-elle réellement risquer sa vie sur un terrain militaire pour des armes dont elle ne se servirait pas et qu'elle trouvait nettement plus dangereux que les zombies eux-mêmes ? Elle était en proie à diverses questions quand elle entendit ce cris déchirant de peur et généralement synonyme de zombie. La jeune femme se leva d'un bon, saisissant une lame présente sous son oreiller et fila en chemise et culotte vers la source du tapage. Ses traits étaient tendus et fatigués mais ses sens étaient en alerte et tellement exacerbés qu'à peine avait-elle vue le zombie qu'elle lui planta sa lame en pleine tête.

-Saloperie de merde.

« Lorsqu'elle vit l'homme mordu, Ombeline eut une pointe de regret mélangée à une sorte de tristesse qui se vit à peine quelques secondes dans ses yeux clairs. La demoiselle sortit de sous sa chemise un couteau simple et petit qu'elle tendit à la veuve éplorée ou l'orpheline, elle n'en savait rien et en même temps la belle s'en fichait. Ce n'était plus un homme maintenant. Sans un mot, elle posa la lame entre les mains de la pleurnicheuse et repartit dans sa chambre se changer. Sous-vêtements, pantalon, t shirt, bottes et ses armes. Cependant, la jeune femme entendit une conversation qui la fit faire un rictus à la foi de rage et de rire nerveux. Quel imbécile ce Kyran.

« Sans un mot, elle prit son arc, ses flèches et discrètement, telle une ombre, Ombeline suivit le gamin qui se faufila dehors. Quel inconscient... Il méritait un bon coup de pied aux fesses et c'était elle qui allait se charger de lui donner. La jeune femme ne faisait aucun bruit, était toujours à l'abri des regards à la foi des zombies mais aussi de l'inconscient qui était sortit. Et pourquoi ? Pour une connerie de paquet de clope pour une personne qui n'était même plus humaine ! Non mais soyons sérieux ! Elle soupira une nouvelle foi en le voyant retirer les meubles barrant l'entrée un à un. Il n'avait vraiment pas peur de se faire bouffer. Tellement qu'il ne vit même pas qu'Ombeline, rapide comme le vent, mit sa lame dans l'oeil droit d'un zombie s'apprêtant à l'attaquer.

« Lorsque Kyran se fit attaquer par les zombies, là la jeune femme se leva et s'approcha. Elle le laissa faire, après tout, il avait chercher la merde hein jusqu'à ce qu'il se fasse avoir par le troisième. Elle fit un pas puis deux avant de voir que le dernier fut... Définitivement mort. L'homme eut ensuite un culot monstre mais il ne laissa pas le temps à la jeune trentenaire de lui dire sa manière de pensée qu'elle se trouva à l'intérieur du magasin, traînée de force. Ce fut alors qu'elle éclata, tant pis pour les zombies. Saisissant le cou de Kyran, elle le maintint de toute sa force contre le mur, son regard glacial sur l'imprudent.

-T'as un cerveau ou quoi ? Parce que sortir juste pour des putains de clopes pour un mec qui ne sera même plus lui-même quand tu seras revenu, c'est pas la meilleur des idées ! Non mais franchement, tu te prends pour G.I. Joe ?

« La jeune femme ne lâcha son ami que pour une raison, planter sa lame sortie dans la tête de l'ancien propriétaire de l'établissement. Qui s'écroula comme une chose molle suite à ça. Ombeline pesta dans son coin avant de se diriger vers le comptoir pour prendre la réserve de cigarettes bien qu'elle ne fume pas. Elle avait assez de tics comme ça, pas la peine de rajouter ce vice en plus quand même. Elle les jeta sans ménagement à l'homme puis elle se retourna pour admirer la situation qu'il avait créé dehors. Une dizaine de zombies s'étaient pointés et ça n'augurait rien de bon, loin de là. Comment allaient-ils faire pour sauver leurs miches maintenant ? »

-Espèce d'idiot finit sérieux !